La vie de la montagne comme chacun sait est rythmée par les saisons. Pour nous observateurs c’est un champ d’investigation immense qui s’offre à nous. La rencontre de la vie animale ou végétale en toute saison nous relie à ce cycle naturel que nos vies citadines ont tendance à nous faire oublier

Printemps

C’est la saison du renouveau. Avant même la fin de l’hiver on sent partout une force de vie qui est la, contenue. Les prémices des beaux jours réveillent les végétaux les plus précoces, crocus, nivéoles, primevères… Les premiers oiseaux migrateurs prennent la route du retour dès février, car le temps est compté. Gagner son territoire, trouver son/sa partenaire, faire le nid, élever les petits, 3 fois dans la saison pour certains, puis prendre un peu de repos avant le grand voyage. Pendant ce temps le monde végétal n’est pas en reste car c’est la même course à la vie.

Pour le randonneur c’est sans aucun doute la saison la plus riche en observations. Elle est aussi la plus stimulante car cet élan de vie est communicatif. Nous ne pouvons y être insensible.

L’apprentissage des chants d’oiseaux sera facilité avant la pleine saison car il n’y aura que quelques chanteurs isolés et l’absence de feuillage permettra de les observer facilement.

Eté

Le monde végétal est en pleine activité, le soleil réchauffe la terre et ses rayons sont la source indispensable à la croissance des plantes et de la forêt. Depuis le printemps et jusqu’à l’automne la flore de montagne s’épanouit. Chacun possède son biotope et son heure. Des lisières de forêts aux prairies d’altitude on pourra s’interroger sur l’affinité des plantes à leur milieu et leurs adaptations.

Pour les oiseaux chanteurs, les passereaux, la forte activité du printemps a laissé place à une période plus tranquille. Les chanteurs sont moins énergiques, les jeunes s’émancipent très vite car beaucoup d’entre eux devront se préparer au premier grand voyage.

En moyenne montagne et en forêt les plus belles observations se font le matin de bonne heure car la chaleur écrasante conduit chacun, oiseaux ou mammifères à se cacher. La tombée du jour fait sortir les herbivores dans les clairières et les points d’eau. Ces instants magiques sont souvent magnifiés par de très belles lumières.

En altitude les belles journées sont propices à l’observation des rapaces qui profitent de l’activité thermique pour se déplacer sans effort à la recherche de quelques proies. Chamois, Mouflons et bouquetins se rencontrent en altitude et occasionnent de longues observations à la lunette.

Automne

La période de végétation touche à sa fin. Dans les arbres la sève redescend, la chlorophylle quitte le feuillage qui va prendre ces couleurs chaudes et lumineuses si caractéristiques de cette saison. Les végétaux se préparent à l’hiver en réduisant leur activité pour affronter le froid.

Les premiers oiseaux migrateurs n’ont pas attendu et ont pris le chemin du sud dès la mi-août mais la période migratoire s’étant jusqu’à novembre. D’autres espèces venu du nord les remplaceront (pinson du nord, tarin des aulnes…).

Certains mammifères (chamois, mouflons…) quittent les hautes montagnes pour se réfugier dans la forêt. C’est la période du rut pour le chamois et le cerf. Au moment du brame la foret toute entière appartient au cerf qui la marque de son empreinte sonore. Ambiance inoubliable.

Hiver

La saison froide force la vie de la montagne au retranchement et à l’économie d’énergie. Période de repos forcé, il s’agit de « passer l’hiver ». La neige qui recouvre le sol est providentielle pour bon nombre d’animaux en formant une couche isolante qui préserve des températures extrêmes. Elle constitue aussi une barrière cruelle en privant l’accès à la nourriture autant pour les mammifères que les oiseaux. Certains hibernent en vivant sur les réserves accumulées pendant l’été, d’autres non. Chacun sa stratégie.

Les randonnées en raquette à travers le blanc manteau prennent une toute autre ambiance. Les déplacements de la faune sont révélés grâce aux empreintes. On peut lire au petit jour la trace de ce qui s’est passé dans la nuit.

Identifier les espèces, imaginer des scènes de poursuite, tels sont les attraits de ces balades, mais en faisant bien attention de ne pas déranger la faune pour laquelle toute dépense d’énergie inutile peut être fatale.